L'économie française a ralenti au troisième trimestre après avoir rebondi au printemps, d'autant plus que la consommation des ménages, son moteur traditionnel avec l'inflation record sans répit. Ce qui annonce un nouveau ralentissement d'ici la fin de l'année.
Le produit intérieur brut (PIB) français a augmenté de 0,2% au troisième trimestre, conformément aux attentes des économistes interrogés par Reuters et aux dernières prévisions publiées par l'agence des statistiques en début du mois, ont révélé vendredi les premiers résultats de l'Insee.
La Banque de France table sur une croissance de 0,25% pendant la période juillet-septembre.
La surabondance de croissance pour 2022, ou la variation du PIB, si la croissance au trimestre précédent avait été nulle, était de 2,5 % au 30 septembre, légèrement en deçà des prévisions retenues par le gouvernement pour une croissance de 2,7 % sur l'année entière.
"La croissance française résiste dans un environnement international dégradé. Ce résultat confirme nos perspectives de croissance pour 2022", a malgré tout déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, dans des commentaires à la presse. Les dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de l'économie française, ont affiché une performance remarquable au troisième trimestre (+0,0% après +0,3% au trimestre précédent), plombées par la morosité de la confiance et du pouvoir d'achat dans un contexte de pressions inflationnistes persistantes.
Une reprise de la consommation reste peu probable, car l'inflation s'est encore accélérée ce mois-ci après deux mois de faiblesse.
L'indice des prix à la consommation, harmonisé selon les normes européennes (IPCH), a atteint un record de 7,1% en octobre, un niveau inédit depuis le début de la série statistique en 1997, selon les premières estimations publiées vendredi par l'Insee.
Julien Pouget, chef de la division Insee, a souligné sur Twitter que la hausse « sont notamment liés aux prix de l'énergie (dans le contexte de pénurie de carburant) et des prix alimentaires, qui ont augmenté de près de 12% en plus d'un an ».
Au cours du dernier trimestre, la croissance du PIB a été principalement tirée par l'investissement (+1,3 % après un début d'année déjà dynamique), notamment l'investissement des entreprises. Les perspectives pour les prochains mois s'annoncent à nouveau sombres étant donné que la hausse des coûts de financement des ménages et des entreprises pourrait entraîner une contraction de l'investissement.
Dans une note, l'économiste d'ING Charlotte de Montpellier a en outre noté que du côté de la production, en plus des risques sur les approvisionnements énergétiques pendant l'hiver, les stocks pourraient avoir un impact négatif sur la croissance du PIB au prochain trimestre.
« La détérioration des commandes et les niveaux de stocks élevés actuels pourraient conduire les entreprises à réduire volontairement leurs stocks dans les mois à venir », a-t-elle précisé. Mis à part les sombres perspectives de la demande intérieure et l'évolution des stocks, il est peu probable que le moteur du commerce extérieur proviennent du commerce extérieur.
D'ici fin 2022, voire début 2023, le ralentissement économique attendu dans certains pays pourrait réduire la demande d'exportation, et l'effet de rattrapage post-pandémique sur le tourisme devrait commencer à s'estomper". Tous ces facteurs suggèrent que le PIB français pourrait se contracter au quatrième trimestre et au début de 2023", a noté Charlotte de Montpellier, qui s'attend désormais à ce que le PIB global se contracte de 0,3%. 2023.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Garau a confirmé dans un entretien à l'émission en ligne Ecorama vendredi matin que la Banque de France table toujours sur l'évolution du PIB l'an prochain, y compris entre "récessions limitées" au changement. (-0,5 %) et une croissance "légèrement positive" (+0,8 %), comme annoncée mi-septembre. "Je n'ai aucune raison ce matin de changer de fourchette, y compris (en considérant) le taux de croissance de l'économie française au troisième trimestre", a-t-il déclaré. Dès lors, pour François Villeroy de Galhau, il faut prévoir « une croissance endurante cette année et un ralentissement marquant pendant l’année suivante ».