En 2021, la Banque de France a enregistré 27 540 fermetures d'entreprises, contre 51 039 en 2019. Pour trouver un niveau aussi bas, il faut revenir en 1985.
Une publication de la Banque de France a annoncé un résultat provisoire concernant l’affaiblissement des entreprises en janvier. Ses observations ont suffi à piquer l'intérêt de ceux qui s'attendaient à une augmentation du nombre de restructurations et de liquidations judiciaires cette année. Toutefois, la tendance reste tout de même baissière (-7% en cumul sur les douze derniers mois).
Concernant les chiffres établis pour 2021, ces derniers montrent que la faillite des entreprises est toujours inférieure à celle de 2020 : 27 540 à 31 253. Néanmoins, le plus frappant est la comparaison avec 2019. Dans l'année qui a précédé la pandémie de coronavirus, la Banque de France avait recensé 51 039 faillites d'entreprises. En effet, la différence est étonnante.
Cependant, pour revenir aux niveaux observés en 2021, il faut remonter en 1985.
Ce qui est surprenant dans ces chiffres, ce n'est pas le faible nombre d'échecs, qui est clairement attribuable à l'ampleur de ses coûts. Par contre, la majorité des experts se basent sur une intensification des restructurations et des liquidations judiciaires dans les mois qui suivront la fin des aides massives de l'État.
Certes, en atteignant l’apogée de la crise, l'État a dû introduire une somme de 1 à 2 milliards d'euros par mois pour le soutien de l'activité économique malmenée par la pandémie et les restrictions sanitaires. Cependant, l'aide sur mesure de Bercy est limitée à 100 millions d'euros par mois depuis que "quoi qu’il en coûte" a officiellement pris fin septembre.
Dès lors, il y a lieu de craindre que les entreprises les plus faibles, privées de l'oxygène fourni par l'État, fassent faillite ou se mettent sous protection judiciaire pour tenter de poursuivre leurs activités par des licenciements d'employés. Cela ne s'est pas produit. À l'heure actuelle, même les soi-disant entreprises affaiblies sont toujours debout.
Dans les secteurs les plus touchés par les mesures sanitaires, les taux de faillites se situent à des niveaux assez bas. La Banque de France a enregistré 2 621 défaillances sur l'ensemble de l'année dans l'hébergement et la restauration, soit 61,6 % de moins qu'en 2019. Il y a aussi l’exemple du commerce, le niveau est presque deux fois inférieur à celui de 2019 avec 5 903 contre 11 120.
Le prêt garanti par l'État auprès de Bercy pour les TPE en très grande difficulté a été étalé sur 10 ans (plutôt que six ans) explique la persistance des faillites à ces niveaux jamais observés depuis près de 40 ans. Pour rappel, près de 700 000 entreprises ont bénéficié du PGE avec un total d’emprunt de 143 milliards d'euros.