Les statistiques démontrent qu’en ces 10 dernières années, le nombre de ménages qui ont pu accéder à la propriété a été multiplié par 2 et ce, en raison de la forte baisse des taux.
Toutefois, cela a aussi engendré de plus grosses dettes qui se sont fortement creusées.
En une dizaine d’années, les taux ont démontré une énorme baisse, allant jusqu’à une division par 4. En parallèle, la dette immobilière des ménages a été multipliée par 2 allant de 20% en 2010 à environ 35% en 2020, et plus de 90% de ces dettes sont inclus dans la dette immobilière. Il semble donc clair que cette baisse des taux a fortement incité les français à investir en propriété quitte à s’endetter encore plus. Dans un sens, c’était le moment idéal pour acheter à tout prix et les banques ont su jouer le jeu en favorisant les emprunts immobiliers par des facilités telles que la prise en charge des droits de mutations, les frais notaires etc…
A ce jour, la dette immobilière est proche de 1200 milliard d’euros, ce qui correspond à plus de 43% de la dette globale française qui se chiffre à environ 2700 milliard d’euros, de quoi inquiéter les économistes sur l’envolée des surendettements. Malgré cela, Jean Boissinot, secrétaire générale du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), souligne qu’un phénomène de surendettement en France ne serait pas si grave.
A noter que le nombre de dossiers pour un crédit immobilier a augmenté de 50% de 2010 à 2019, allant de 13 000 à 19 000, avant de décroitre drastiquement de 21% en 2020.
Bilan des comptes, aussi étonnant que cela puisse être, le nombre d’endettement par les ménages n’a pas vraiment augmenté. Environ 90% des ménages qui ont déposé leur dossier de surendettement ne sont au final que de simples locataires. Ce qui fait que les propriétaires s’en sortent assez bien en réduisant leurs charges au quotidien, notamment au niveau de leur alimentation, et ce, afin de rembourser leur dette.
Ce qui inquiète le plus les autorités financières, c’est le poids de la dette, qui est jugé « excessif ». Ce serait à cause de l’envolée des prix immobiliers dans les grandes métropoles au cours de ces 10 ans, et qui s’est étendu vers les villes moyennes ces 2 dernières années. Ce qui a plombé le pouvoir d’achat immobiliers locaux. Néanmoins, la HCSF est soulagée de savoir que le crédit immobilier s’est apaisé en devenant plus « raisonnable et discipliné ». Les français n’empruntent plus au-delà de leurs possibilités et font le nécessaire pour assurer le remboursement lorsqu’ils sont endettés. Les crédits deviennent donc plus sûrs sans pour autant devenir plus rares.
Si l’on se fie aux chiffres de la Banque de France, plus de 168 milliards d’euros de crédit ont été délivrés en 2021, ce qui correspond à 32 milliards de plus que l’année précédente et 28 milliards de plus qu’en 2019.