Un syndicat a dénoncé le "mépris" et le "déni" du gouverneur de la Banque de France par rapport aux conditions menaçant le marché du crédit immobilier.
Le conflit entre les courtiers et la Banque de France a été déclaré. Le dernier entretien avec le Gouverneur de l'Agence du Bicentenaire ne semble pas être digérable. Extrait : "Les prêts immobiliers semblent toujours très actifs, en croissance de plus de 6%. Les taux d'intérêt remontent progressivement : en juillet pour une moyenne de 1,45%. Le taux d'usure est mis en place pour protéger les emprunteurs. Alors quelques courtiers veulent prêter de l'argent pour plus cher aux Français. Laissez-les parler !", a-t-il annoncé sur BFM la semaine dernière. Pour François Villeroy de Galhau, les agents courtiers sont pointés pour être les cafardeux.
Dans un sondage publié récemment, 45 % des courtiers ont déclaré que le taux de rejet avait changé entre 20 % et 30 % depuis le début du mois de janvier 2022. Cette information s'est transformée en un taux de rejet de 45% dans les médias, sans la possibilité de contester des courtiers ayant mené l’enquête. Par contre, le gouverneur de la Banque de France n’a pas attendu pour le faire. Cet acte a effectivement mis en colère les courtiers. Le gouverneur ne veut rien savoir et accuse Bérengère Dubus, secrétaire générale de l'Union des intermédiaires de crédit (UIC), alors qu’il s’agit de sa première manifestation.
L'UIC, qui se décrit comme le seul syndicat des courtiers en crédit immobilier en France, a appelé le secteur à manifester le 20 septembre devant le siège de la Banque de France à Paris dans le 1er arrondissement. Bérengère Dubus a expliqué : "Nous condamnons l'indifférence des pouvoirs publics aux conséquences graves pour l'immobilier et la vie des Français dans leur ensemble". L'expert hypothécaire craint que la congestion du marché ne donne la possibilité aux locataires de posséder leurs propres habitations. D’un autre côté, les banques veulent rassurer que ses limitations en rapport au taux d'usure sont provisoires.
Au 1er octobre, ce taux sera revu comme auparavant chaque trimestre. Cependant, les taux de crédit sont "mis à jour" mensuellement, et ils haussent à un rythme élevé en raison de la flambée de l'inflation. "Il faut impérativement réduire le cycle de mise à jour du taux d'usure à un mois", précise Bérangère Dubus. Ce que Bercy a rejeté pour l'instant, car selon la Banque de France, le gouvernement voulait à tout prix éviter le risque de surendettement. Cependant, coïncider la date de mise à jour du taux d'usure sur la date du taux de crédit fera que le taux d'usure ne soit pas déconnecté de la réalité et débloque des milliers de fichiers.
« J'ai reçu fin 2021 un document qui a été rejeté, car le taux d'usure global était supérieur au taux d'usure de 0,02%. Le couple pouvait attendre la prochaine mise à jour du taux d'usure. Toutefois, leur endettement était dû au dépassement des 35% autorisés », précise Bérengère Dubus. De ce fait, non seulement le marché est tendu, mais la situation est également tendue entre banquiers et courtiers. Au cœur de tout cela, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances et président du Haut Conseil de stabilité financière, a été contraint de marcher sur la corde raide afin de préserver le pouvoir d'achat des Français sans s'aliéner les banques.